Avant-propos
Le médecin de famille, jadis, jouait un rôle important dans le monde médical. était proche de la famille, connaissait le mode de vie de ses patients, leur milieu familial, le comportement des parents et des enfants, le statut social, les capacités de chaque membre et souvent les besoins de ceux-ci.
Quand il se rendait chez un malade c’était pour le guérir parfois, le soulager souvent, et aussi pour le comprendre, le soutenir, l’aider, le consoler, compatir avec lui, le tout avec respect et abnégation. Il hospitalisait son patient, lui prodiguait les soins requis avec l’aide d’un spécialiste si la situation le nécessitait.
Au début de ma pratique médicale, les médecins de famille n’avaient pas l’autorisation de traiter leurs patients à l’intérieur d’un hôpital, ces privilèges étaient réservés aux seuls spécialistes. Grâce à la coalition de plusieurs médecins de la ville de Québec et des environs nous avons obtenu des gouvernements les fonds nécessaires pour fonder un hôpital (Christ-Roi ) où les médecins de famille seraient les médecins traitants et les spécialistes les consultants. J’avais dit à cette époque, lors d’une entrevue à la télévision, que l’Hôtel-Dieu, qui était alors le centre hospitalier le plus important de Québec et de la région, projetait de l’ombre sur mon bureau de consultations et que je ne pouvais y traiter mes malades.
L’hôpital (Christ-Roi) nouvellement construit était très fonctionnel; on y trouvait des salles de chirurgie, une section de soins intensifs des plus moderne, des départements de cardiologie, de médecine interne, d’obstétrique et de gynécologie, d’hématologie, de radiologie ainsi qu’une clinique d’urgence et de soins externes. Hélas le tout est maintenant converti en centre d’hébergement pour personnes âgées.
Les médecins de famille traitaient des personnes malades, tandis qu’aujourd’hui les omnipraticiens traitent des pathologies. Ils sont confinés dans des cliniques médicales où ils examinent les malades, expertisent leurs malaises avec des moyens très sophistiqués tel que l’imagerie médicale dont la tomodensitométrie, la résonance magnétique, l’échographie etc. Si la pathologie est importante, l’omnipraticien dirige le malade vers un spécialiste qui pourra l’hospitaliser. Aujourd’hui, beaucoup de médecins traitent les pathologies dont souffrent les patients sans rien connaître de leur milieu de vie, de leur environnement familial et des conséquences que la maladie peut avoir sur eux ou leur famille.
Tout ceci démontre, clairement, que les médecins de famille qu’on connaissait à l’époque semblent en voie de disparition. Si je publie le présent ouvrage, c’est dans l’unique but de revaloriser le rôle du médecin de famille et d’inciter les jeunes gradués en médecine à pratiquer une discipline médicale des plus humaines et des plus valorisantes : la médecine familiale
1 Comments:
Vous êtes vraiment intéressants, vos récits, si fascinants, décrivent avec brio les péripéties du quotidien des québécois.
Bravo et je vais revenir vous lire!
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