Souvenirs d'un vieux Doc




     Souvenirs de ma pratique médicale
     comme médecin de famille
     dans la ville de Québec.

dimanche, septembre 03, 2006



Préface


Ces « Souvenirs d’un vieux Doc » st un recueil d’anecdotes et d’historiettes que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. La galerie de personnages qui meublent ces récits révèle bien la vie quotidienne, dans la dernière moitié du siècle dernier, de ces hommes, femmes et enfants d’un quartier défavorisé d’une grande ville du Québec. Qui d’autre était mieux placé que ce médecin de famille, vivant en symbiose étroite avec ses patients, pour nous raconter les grandeurs et misères de ces gens qu’il a traité avec respect, amour et générosité. Il était le médecin, le confident, l’ami, l’assistant communautaire de ses patients.

Le Dr. Vaillancourt n’est pas seulement un bon conteur doué d’un humour subtil. C’est aussi un homme qui sait titrer du passé des réflexions qui devraient inspirer ceux qui travaillent dans notre système médical actuel. Les changements sociaux et le développement des connaissances scientifiques des derniers vingt-cinq ans ont marqué profondément la pratique du médecin de famille. La médecine s’est toujours définie comme un art et une science. Mais, la science ne doit pas occulter l’art du médecin. Le médecin de famille d’aujourd’hui doit intégrer dans sa pratique des connaissances scientifiques étendues qui exigent de constantes mises à jour. Son plus grand défi est de savoir concilier cette approche scientifique aux critères d’humanisme et d’engagement essentiels à l’exercice de la médecine familiale.

Le Québec vit actuellement une importante pénurie de médecin de famille. Dans la plupart des régions, même urbaines, l’accès à un médecin de famille demeure le plus important problème. Certes, la pénurie globale d’effectifs médicaux explique en partie ce problème. Mais d’autres facteurs sont en cause. Ce modèle de pratique a souffert d’un certain discrédit auquel le développement accéléré de la science et de technologie n’est pas étranger. Notre société a valorisé d’emblée l’approche spécialisée, souvent au détriment de celle du généraliste dont les connaissances sont plus générales mais qui a le mérite d’intégrer un ensemble d’éléments dans sa prise de décision. Ce constat se retrouve dans tous les domaines et pas seulement celui de la médecine.

Heureusement, d’autres tendances se dessinent actuellement. Une utilisation hiérarchisée des ressources apparait bien d’avantage synergique. Notre système de santé en fait aujourd’hui le constat. Ses dirigeants souhaitent redonner au médecin de famille ses lettres de noblesse. La population formule aussi cette demande. Les patients sont perdus dans le labyrinthe des divers établissements et spécialités médicales. Tout comme à l’époque du Dr. Vaillancourt, ils souhaitent retrouver un médecin de famille qui saura assurer leur suivi et devenir leur référence pour tous leurs petits et grands problèmes de santé.

Le rôle du médecin de famille d’aujourd’hui doit être modernisé. Les jeunes omnipraticiens choisissent, à bon droit, un plan de vie plutôt qu’un plan de carrière. La formation du médecin de famille et ses conditions de pratique ne peuvent pas être celles du siècle dernier. Mais il a néanmoins besoin de modèles auxquels se référer. D’une manière différente, adaptée aux années 2000, il lui faut intégrer dans sa pratique les valeurs qui ont été celle de médecins comme le Dr. Vaillancourt.

Renald Dutil m.d.

Président Fédération des omnipraticiens du Québec



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