Je n’ai su quoi répondre.
Une jeune dame se présente à mon bureau pour la première fois. Je rédige son histoire médicale qui était normale. Quand vient le moment de la questionner sur ses antécédents familiaux, je fus stupéfié et avec raison À la question : « Votre mère est-elle en bonne santé? » elle répond : « Maman est morte accidentellement ainsi que mes frères et sœurs » Je m’informe : « S’ont-ils décédés lors d’un incendie ou d’un accident d’automobile ? » Non, réplique-t-elle calmement, « c’est mon père qui les a tous tués à coup de hache. J’ai été épargnée parce que j’étais en visite chez ma cousine lors du carnage, » Après une telle déclaration j’étais réellement bouleversé et la suite du questionnaire devient laborieuse.
Une pierre de plus dans mon jardin
Un jour, j’ai dû hospitaliser une patiente qui venait au bureau régulièrement. Elle avait des pierres dans sa vésicule biliaire et son état nécessitait une intervention chirurgicale.
C’était une dame très distinguée et surtout réservée. Le lendemain de son hospitalisation, je me rends à son chevet pour faire son examen médical préopératoire. J’examine ses poumons, son coeur et, subitement, elle me saute au cou, m’embrasse avec frénésie et me fait une déclaration d’amour des plus enflammée.
Après une longue conversation, entrecoupée de ses sanglots, j’ai réussi à lui faire comprendre que je la considérais comme une patiente et que ses marques d’affection étaient réellement déplacées. Une fois, son traitement chirurgical terminé, elle quitta l’hôpital. Je ne l’ai jamais revue.
Héritage
Une de mes patientes qui avait trimé toute sa vie à faire des ménages pour les autres, avait réussi à se procurer une maisonnette qu’elle habitait avec son ami de cœur
Lors de son décès dans un hôpital, je rencontre, en sortant de la chambre de la défunte deux hommes, genre clochards, qui se disputent. Je leur demande qui ils sont pour venir perturber un endroit aussi paisible. Ils me répondent qu’ils sont les fils de la défunte. J’avais traité cette vieille dame pendant plusieurs années et j’ignorais qu’elle avait des enfants. Je leur dis ma surprise d’apprendre qu’elle avait deux fils. Sur un ton très ferme, ils me disent que cela ne me regarde pas et qu’ils savent qu’un locataire, probablement l’amant de leur mère, habitait la maison maternelle. Vu que nous sommes au dernier jour du mois, ils se disputent pour savoir comment récupérer ce loyer mensuel payable à leur mère.
Heureusement, la vénérable maman avait fait un testament et c’était son ami de toujours qui héritait de tous ses biens.
Quand on place sa vieille mère dans un centre d’hébergement, il se produit parfois des situations mélodramatiques. C’est ce que j’observai, lorsque deux sœurs sont venues conduire leur mère au CHSLD où je pratiquais. Une vive dispute éclata entre elles afin de déterminer laquelle aurait le manteau de fourrure de leur mère. (Ledit manteau « avait du vécu » et avait perdu beaucoup de son lustre depuis un certain temps). La dispute prenant une envergure disproportionnée, la maman mit une fin rapide aux arguments acerbes en déclarant que le manteau la suivrait au centre d’hébergement, qu’il serait remisé dans un placard et qu’elles pourraient en prendre possession seulement à son décès, qui surviendra quelques années plus tard.
Le manteau suspendu pendant tout ce temps à un support métallique avait perdu tout son lustre et n’était plus qu’une loque sans aucune valeur.
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