Hystérie
Un soir de Noël, pendant que je réveillonnais avec tous les miens, un patient me téléphone. Il me supplie de me rendre immédiatement chez-lui parce que sa fille fait une terrible crise d’hystérie et qu’il ne peut la contrôler. Je m’excuse auprès de mes convives et me rend sur les lieux du drame.
À mon arrivée, le père éploré me dit que sa fille est dans cet état, depuis son retour de la messe de minuit. La situation m’est apparue réellement tragique. La jeune fille est au deuxième étage; crie à tue-tête, hurle, pleure, tient des propos incohérents. Tout le monde dans la maison est aux abois. Le père me supplie de monter à l’étage et de donner une piqûre à sa fille pour la calmer. Je me dirige vers l’escalier, mais je ne suis pas encore rendu à la première marche, qu’elle me lance une chaise, un tabouret et différents objets qui lui tombent sous la main.
Devant une telle opposition, je dis au père de monter le premier et que je le suivrais. Il refuse carrément. Évidemment je ne monte pas et explique, que d’après moi, la meilleure solution est de laisser la jeune fille extérioriser son désespoir et que finalement, une fois exténuée, elle se calmera.
Avant de quitter les lieux, je m’informe du motif d’une telle scène. On m’explique que la jeune fille devait se fiancer durant la messe de minuit. Au moment de l’élévation du Saint-Sacrement, le fiancé devait lui passer au doigt l’anneau qu’elle avait elle-même choisi et elle-même acheté. Après la messe, elle devait lui faire visiter l’appartement qu’elle avait, elle-même loué et meublé. Mais…, hélas!… le fiancé ne s’était pas présenté à l’église, d’où le grand désappointement et la terrible crise.
Je suis retourné à mon réveillon en me disant que « l’ex- futur- fiancé » avait peut-être agi avec sagesse.
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