Jalousie
J’ai eu à accoucher l’épouse d’un mari jaloux dans des circonstances un peu loufoques. Ce dernier insista pour assister à l’accouchement (ce qui à l’époque n’était pas permis) sous prétexte qu’il voulait scruter tous les gestes et attouchements qui seraient faits sur sa femme. Après avoir reçu l’assurance qu’il ne s’approcherait pas de la table d’accouchement et qu’il n’interviendrait en aucune façon lors des manœuvres médicales, il lui fut permis de pénétrer dans la salle d’accouchement.
Lors de la délivrance du nouveau-né j’entends un bruit sourd, je regarde aussitôt du coté de notre visiteur inhabituel pour constater qu’il gît inconscient sur le plancher. Je termine mes manœuvres obstétricales et je vais le relever. Il n’avait pas subi de lésion mais la leçon avait porté fruit puisqu’il n’a pas demandé d’assister aux autres accouchements de son épouse.
Étant médecin responsable des patients logés dans l’aile psychogériatrique d’un CHSLD où la majorité des patients souffraient de la maladie d’ Alzheimer. J’ai connu une situation un peu particulière. Une dame dont le mari souffrait de cette terrible maladie avait remarqué que son mari se promenait toujours accompagné de la même femme, qui elle aussi souffrait de cette pathologie Il faut comprendre que ces malades ont souvent cette habitude de se promener durant de longues heures dans les corridors. Mais, l’épouse n’admettait pas que son mari le fit toujours accompagné de la même personne. Elle lui faisait de pénibles scènes et, manifestement, le pauvre homme ne comprenait rien à ses invectives. De plus, elle reprochait au personnel traitant d’être complice de ces « familiarités » et exigeait qu’on interdise ces « dégradantes et immorales conduites… ».
Je m’informai auprès de la famille si le malade n’avait pas eu, avant son mariage, une amie de cœur. On me répondit dans l’affirmative. De plus, cette dernière ressemblait beaucoup à la personne qui se baladait avec notre malade.
Convaincu que j’avais la solution du problème. Je convoquai la malheureuse épouse pour lui expliquer que son mari et la dame en question souffraient de la maladie d’Alzheimer, qu’ìls n’étaient pas responsables de leurs actes, que leur comportement n’avait aucune accointance sexuelle, qu’ils ne pouvaient même pas se parler ayant tous deux atteint un stade avancé de la maladie. Rien n’y fit et la dame continua à exiger que l’on intervienne pour faire cesser ces balades. On a dû demander au personnel de reconduire le patient à sa chambre, lors des visites de son épouse.
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