Souvenirs d'un vieux Doc




     Souvenirs de ma pratique médicale
     comme médecin de famille
     dans la ville de Québec.

samedi, septembre 02, 2006



On se débrouille

Une jeune fille, qui vivait du commerce de la prostitution, vint me montrer ses jumeaux. Je les avais mis au monde quelques mois auparavant. Après avoir examiné les bébés qui ne souffraient pas de malnutrition et n’avaient certainement pas été privés de soins, bref, ils étaient en parfaite santé, je fis la remarque suivante : « Vos enfants sont richement habillés, ils se promènent dans un magnifique landau, ils sont vraiment chanceux. » Elle me répond, tout simplement : « Je n’ai rien payé pour ça : tout cela, je l’ai volé dans différents magasins et ceci en quelques jours seulement ».

Trop de bébés

Une patiente que je félicitais d’avoir une si nombreuse famille, malgré le faible revenu familial, me répondit : « Je n’avais pas le choix, car monsieur le curé m’aurait refusé les sacrements si je n’avais pas fait correctement mon devoir conjugal. » Elle ajouta « Mes trois derniers bébés ont dû dormir pendant environ quatre mois dans un tiroir de la commode de ma chambre à coucher, parce que le bébé précédent, n’était pas assez âgé pour partager son berceau avec un autre enfant, »

Il était impensable, pour cette admirable maman, d’aller à la messe à tous les dimanches, sans communier. Tous les paroissiens auraient remarqué ce déplorable manquement à la stricte discipline de l’Église et la réputation de la dame en aurait grandement souffert.

La m… police

Lors d’une visite de contrôle médical, une dame m’explique : « Mon fils n’est vraiment pas chanceux. Le mois dernier, me dit-elle, il est allé, durant la nuit, voler dans un magasin. Il ne savait pas que l’établissement était muni d’un système de caméra de surveillance. Le pauvre enfant a été photographié et le journal du matin rapportait le vol avec une photo du malheureux voleur.

C’est épouvantable me répétait-elle avec insistance, d’être aussi malchanceux, même sa sœur l’a reconnu. Ce qui est encore pire, à chaque fois qu’il y a un vol dans le quartier la police vient perquisitionner chez nous. » La mère semblait trouver normal que son fils vole, mais ne pouvait accepter qu’il soit à ce point malchanceux pour se faire ainsi photographier par une caméra de surveillance. Que voulez-vous? De nos jours le travail des voleurs est un peu hasardeux.

Une de mes patientes a perdu tragiquement trois de ses fils ils faisaient parti du monde de la drogue.

Le plus vieux, sortant d’un hôtel de Québec, se rend à sa voiture qui explose au moment du démarrage. Le deuxième fils reçoit une balle dans la tête alors qu’il circulait paisiblement sur la rue.

Le dernier a agi d’une manière beaucoup plus spectaculaire et…, calculée. Il se rendit dans son bar préféré, commanda une boisson en prit une gorgée et alla voir une personne attablée un peu plus loin, lui dit quelques mots, sortit de son veston un revolver et lui tira deux balles dans la tête. Il retourna au comptoir, vida son verre, sortit de nouveau son revolver et se tira une balle dans la bouche.

Après de telles tragédies, la maman se sentait obligée de protéger son dernier fils, ce qu’elle fit avec brio. C’est avec fierté qu’elle me raconta son haut fait d’armes.

« La police, me dit-elle, était venu perquisitionner chez-nous à la recherche de drogue, car mon jeune fils était soupçonné d’en faire le trafic. Je ne pouvais me faire à l’idée qu’il irait en prison. Au moment où les policiers interrogeaient mon fils, je réussis à me soustraire à l’attention de ces derniers et cachai la drogue dans mon soutien-gorge. J’ai eu chaud, mais j’ai sauvé mon fils, disait-elle, d’un air triomphant. »



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